« La maladie, c’est quand la mort précède le sexe dans certaines cultures. C’est quand l’Au-delà se pose en arbitre entre soi et son propre corps. Alors, on promet vierges, Paradis, herbe verte, vins en fleuves et extases d’un dieu assouvi, mais après la mort. On cndamne l’orgasme au péché et on sublime la mort comme un bouche-à-bouche obscur. On inverse l’ordre du monde et du corps, on fait triompher le cadavres comme préiliminaire. On se trompe et on tue. Cela arrive avec les radicalismes, les fascismes, les utopismes et les grandes dépressions religieuses. Il y a des époques qui en veulent au corps comme s’il avait été volé à un dieu. On y sent la haine de l’éternité pour notre unique fortune. Tous veulent voler le corps : anges et démons, dieux, prêtres, imams, rabbins, courtiers, livres sacrés, ablutions, rites, croix et croissant. Et parfois, ils réussissent presque. »
Le peintre dévorant la femme, Kamel Daoud, Ma nuit au Musée, Stock, p 32
- Corps malade