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- Faire Face au mensonge absolu

Le mensonge est au cœur de notre construction psychique, mentale, linguistique et sociale, celle que les humains ont inventée et qu’ils ont nommée conscience. Le mensonge est à la fois la source vive qui vibre au cœur de la conscience et l’obstacle insurmontable contre lequel elle doit constamment lutter si elle veut parvenir à sa complétude. C’est pourquoi il est impossible éradiquer le mensonge car ce serait retirer l’étai qui structure l’édifice général qui depuis le VIe siècle avant notre ère constitue à la fois le cadre et l’enveloppe de notre univers mental.

Le mensonge est donc le cœur secret d’un édifice irréductiblement fragile et dont la faiblesse est en effet « originaire ». Il en est le ressort principal, celui qu’aucune des morales du monde n’a pu vaincre.

On a donné le nom de Mal aux effets que cet élément incompressible impose à l’existence des hommes, mais c’est le mensonge seul qui constitue le problème insurmontable en ce qu’il instille un doute au cœur de toutes les constructions mentales comme économiques, de toutes les rencontres, de tous les projets.

Ce doute n’existe pas en soi mais bien plutôt relativement à ce que la conscience sait être le défaut central de la carapace qu’elle instaure autour du sujet pour le protéger des forces violentes qui peuplent le monde : l’impossibilité de s’assurer de manière pérenne qu’il est possible de faire confiance aussi bien aux autres que finalement aussi à soi-même.

Toutes les religions ont tenté de surmonter cette faiblesse originelle de la « fiance [1] » et ne sont parvenues qu’à en limiter ici ou là les effets mortifères.

Le monde qui est le nôtre, lui, est parvenu à transformer nos croyances en les inscrivant dans notre chair même et à faire du mensonge non plus le révélateur de l’angoisse originelle mais la source d’une jouissance innommable associée à toutes nos souffrances.

Le mensonge est en quelque sorte devenu le non-dit le mieux partagé du monde que seuls de rares penseurs ont osé aborder sans craindre de faire face à sa démesure.

De l’Iliade à Debord en passant pas Tertullien et bien d’autres, ces quatre séances autour du mensonge tentent de montrer comment de faille originelle au cœur de la conscience il est devenu le moyen d’une domination sans partage des humains par des structures inventées et contrôlées par d’autres humains qui croyant en être les maîtres, se révèlent n’être eux-mêmes que les valets soumis de leurs propres inventions.

Articles

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