L’un des plus grands critiques de l’image, le parangon de l’image comme tromperie a utilisé une parabole, c’est-à-dire une image pour nous faire comprendre que l’image n’était pas crédible voire qu’elle était mensongère. Comment critiquer l’objet critiqué en s’appuyant sur l’objet critiqué… Cela ressemble à un ruban de Möbius.
Dans cette longue liste d’images du langage, Le rasoir d’Ockham, l’échelle de Wittgenstein (…) sont d’autres exemples de la puissance de l’image verbale. Aristote considère que la métaphore est un outil de connaissance car elle condense des informations qui permettent à l’auditeur d’intégrer rapidement ce qu’il doit apprendre.
Pourtant nous avons suivi le chemin de Platon alors que nous aurions pu prendre celui d’Aristote. Comment avons-nous réussi à bâtir malgré cela une société de l’image ?
Sur ce chemin nous avons fait le grand écart et nous sommes allés claudiquant sur la jambe droite, la jambe hypertrophiée, celle de Platon, la plus forte tandis que la jambe gauche, celle d’Aristote, la jambe atrophiée est de plus en plus faible dans un monde accro à l’image, qui ne peut s’empêcher de crier sous tous les toits que tout peut être mis en image. Faire des images, c’est donner du sens. Le sens nous ferait-il peur ?
Cet outil : l’image, nous permet d’associer simultanément deux propositions antinomiques comme le ruban de Möbius, l’illusion de Penrose ou encore les images d’Escher le font en associant des dimensions de l’espace théoriquement impossible à représenter simultanément ou comme nous le montre si bien le Mythe de la Caverne de Platon malgré l’iconoclasme de ce dernier.