Avec les départs des hommes d’état tunisien et égyptien, un sujet, que l’on pourrait qualifier de marronnier [1], pour reprendre un qualificatif de la presse écrite réapparait dans les médias. Il s’agit de la question des liens entre un outil et ses usages. Selon ces articles, certains outils producteurs d’images seraient intrinsèquement vertueux d’autres ne le seraient pas.
Que cherchons nous en continuant à débattre de la « vertuosité » ou de la nuisibilité d’un outil ? un outil, quelqu’il soit : appareil photographique, caméra, sténopé, presse offset, même le plus simple soit-il tel la pierre utilisée par l’homme préhistorique n’est ni vertueux ni nuisible. Il n’est que ce que nous être humain en faisons. D’ailleurs, ce n’est pas lui qui est mais l’usage que nous en faisons qui est ou n’est pas vertueux. Même le nucléaire, quand il est employé dans le monde médical est vertueux. Il en est de même pour les antennes paraboliques, l’internet ou encore FaceBook. Observons pourquoi et comment chacun de nous les utilise, assumons nos responsabilités et l’usage vertueux ou non de ces outils se dessinera. Certes, un gouvernement, quel qu’il soit peut obérer l’efficacité de ces outils mais il n’en déterminera jamais totalement la « vertuosité » ou la nuisibilité des usages que nous en feront. Ésope, disait : « La langue est la pire et la meilleure des choses. » Il nous rappelait ainsi qu’un outil est neutre et que sa valeur d’usage éthique, comme économique même si cette dernière était probablement bien loin de ses réflexions, est déterminée par notre usage.
Outre l’usage que nous en faisons, un autre facteur intervient, celui de la quantité. Reprenons l’exemple de la médecine nucléaire, selon la quantité de rayonnement subit par le patient, son effet sera vertueux pour, éventuellement, devenir nuisible, en cas de dose excessive. De même, pour être un peu caricatural, taper sur un clou avec un marteau est utile tant que celui-ci n’est pas totalement enfoncé, au-delà de cette limite on risque de détériorer la paroi. Taper sur ce clou, perdrait alors sa « vertuosité ».
L’éventuel « vertuosité » d’un outil ou plutôt de son usage, serait donc déterminée par deux facteurs : l’usage et la quantité. Deux facteurs qui laissent place à une multitude de nuances qui nous éloignent du manichéisme des titres de la presse lors de chaque réapparition de ce marronnier.
Chercherions nous à travers cette question à nous dédouaner de nos responsabilités ? Notre vie serait probablement simplifiée par un catalogage qui nous permettrait d’affirmer : le fusil est nuisible, la faux est utile, l’appareil photographique est dangereux, l’antenne parabolique est pacifique... Mais qu’en serait-il de notre responsabilité et par conséquent de notre liberté ?