INPES, Sida, une publicité mensongère
Cette campagne publicitaire démontre en grandeur nature les objectifs de notre système de santé. Depuis de nombreuses années, on peut dire qu’il n’est plus question de nous maintenir en bonne santé. Le paradigme de ce système est de vous vendre des médicaments, des prestations pour soigner les maladies qui nous ont contaminées. Il n’est plus question de nous éviter d’être malade si toute fois il en a été question depuis l’industrialisation de la médecine.
Le dogme
La campagne sur le Sida est construite sur un argument : se faire dépister, c’est respecter votre conjoint, votre partenaire comme l’indique la base line : « Je suis responsable, je fais le test. » qui se décline aussi en : « Amoureux, responsable, décidé, engagé, indépendant, nous faisons le test. »... Bien qu’il apparaisse sensé au premier abord, ce dogme est un mensonge. En réalité, réellement respecter son partenaire, c’est au minimum se protéger si l’on va voir ailleurs et, éventuellement, ne pas aller voir ailleurs. Cependant, ce dernier point est une question de contrat entre les membres du couple. Par ailleurs, attendu qu’il n’y a pas de respect de l’autre sans respect de soi et attendu qu’une des formes de respect à l’éqard de soi-même est probablement de ne pas se mettre en danger. En conséquence, on met la capote même si l’on est célibataire.
Seulement, une personne qui respecte l’un de ces principes : utiliser la capote ou ne pas aller voir ailleurs est une personne qui rapporte beaucoup moins d’argent à l’industrie pharmaceutique car la marge sur une capote est bien moins grande que sur un test de dépistage composé du test lui-même, des machines et des produits nécessaires à ce test... Quant à la marge sur la fidélité, elle est encore plus réduite. Cette médecine là, outre la perversité de son discours, est une médecine qui nous infantilise car elle proclame que comme la cigale nous pouvons faire les 400 coups, de toute manière maman fourmi —en l’occurrence la société et plus particulièrement la sécurité sociale— sera là pour réparer les dégâts de nos inconséquences. Ultérieurement, on en profitera pour nous culpabiliser à propos du déficit de la sécurité sociale.
Hors, croire qu’une maladie, à un certain niveau de gravité, est sans conséquences est une grave erreur. Même si cette médecine nous guérit éventuellement, elle ne pourra pas toujours réparer tous les dégâts de telles maladies et/ou toutes les conséquences de la pharmacopée. Nous laisser ou nous faire croire que nos actes sont sans conséquences, c’est faire le jeu d’une croyance fondamentalement destructrice, pervers. Sans oublier la perversité qui consiste à nous laisser croire que « maman société » peut résoudre tous nos problèmes, quelque soit nos actes.
Attention, à aucun moment je ne prend position contre le test du Sida ou contre tout autre test destiné à dépister une maladie sexuellement transmissible ou non. Je dis simplement que la meilleure manière de se protéger, c’est de sortir couvert N’oublions pas qu’avant de désigner un contraceptif la capote était l’imperméable destiné à protéger le soldat pendant la guerre de 14-18.
Cependant, en ce qui concerne le test, il vaut mieux le pratiquer, tout simplement, avant le premier rapport avec un nouveau partenaire et non le faire après coup. En effet, à ce stade, s’il est positif, ce test vous dira simplement : « Il est trop tard pour se protéger. » C’est vrai, ce n’est pas très romantique mais, c’est le meilleur moyen de ne pas se mettre en danger. Ce qui est sensé. Ce que ne dit pas clairement cette publicité, c’est que le seul test équitable et respectueux, c’est le test qui est fait, par les deux parties, avant le premier rapport et non après et là, en cela, elle n’est pas claire.
Il est vrai que faire une campagne en faveur de la capote, c’est aborder un sujet beaucoup moins consensuel du point de vue religieux.
© Hervé Bernard Rvb 2015