C’est en reconnaissant à l’image sa spécificité par rapport à l’objet représenté, qu’elle peut prendre son envol et sa pleine signification. C’est en refusant la fusion représentant-représenté qu’elle devient pleinement image. Car l’image comme l’enfant, ne peuvent devenir adulte que dans la séparation de leurs « parents », c’est-à-dire, pour l’image, de l’objet représenté. Comme le dit Platon, une image parfaite de Crasyle devient un Crasyle et nous sommes alors en présence de deux Crasyle et non d’un Crasyle et de son image. L’image parfaitement ressemblante n’est pas une image, elle est un double. L’image n’existe que dans une ressemblance différente ou dans une différence ressemblante.
C’est donc en dévalorisant la ressemblance et en valorisant la différence que l’on pourra valoriser l’image.
© Hervé Bernard 2009,