Cette nouvelle de Roger Caillois est le dévoilement d’un Ponce Pilate, personnage complexe, bien loin des simplifications dont on nous a abreuvé. La révélation d’un personnage tout autant nécessaire que Judas à l’épopée du Christ.
Accessoirement, un texte qui, publié en 1961, constitue le synopsis, à l’épilogue près, de « L’Évangile selon Pilate » roman de Éric-Emmanuel Schmitt, publié en 2000 suivi du « Journal d’un roman volé » qui narre comment Éric-Emmanuel Schmitt égare la première version de ce roman et se trouve, par la force des choses, contraint à le réécrire. Et me vient, en écrivant, ceci une interprétation psychanalytique de cet égarement même. Il se peut que cette psychanalyse soit de comptoir de café et si, cependant, cet égarement était une manière de poser un couvercle sur l’origine inconsciente ou cachée de ce texte ?
Tout est présent, y compris le fait que Procula, la femme de Ponce Pilate, était plus ou moins sous l’influence des disciples du Christ et que Mardoch, l’ami Chaldéen de Ponce Pilate est, dans le récit de Roger Caillois, quasi disciple du Christ, On y trouve aussi un Ponce Pilate féru de philosophie grecque.
Ce texte de 55 pages, dans l’édition Quatro Gallimard de l’œuvre de Roger Caillois, est plus qu’un synopsis, il contient tout le tissus du roman, si ce n’est que dans le premier, c’est le narrateur qui parle alors que dans le second, c’est le Christ. « L’Évangile selon Pilate » inspiré du Ponce Pilate de Roger Caillois, aucun problème, mais un mot de reconnaissance eut été élégant.
À propos de Roger Caillois dans ce blog :
- La force de l’image