Regard sur l’image

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- Le bleu et l’aveuglement
au bleu des Grecs, des Mayas...

,  par Hervé BERNARD dit RVB

Exergue
«  D’abord, il n’y a rien, ensuite un rien profond, puis une profondeur bleue. » [1]

« 1 Le bleu ne fait pas de bruit.
C’est une couleur timide, sans arrière-pensée, présage, ni projet, qui ne se jette pas brusquement sur le regard comme le jaune ou le rouge, mais qui l’attire à soi, l’apprivoise peu à peu, le laisse venir sans le presser, de sorte qu’en elle il s’enfonce et se noie sans se rendre compte de rien.

2 Le bleu est une couleur propice à la disparition.
« Une couleur où mourir, une couleur qui délivre, la couleur même de l’âme après qu’elle s’est déshabillée du corps, après qu’a giclé tout le sang et que se sont vidées les viscères, les poches de toutes sortes, déménageant une fois pour toutes le mobilier de ses pensées.

Sédiments I

3 Indéfiniment, le bleu nous échappe.
« Ce n’est pas, à vrai dire, une couleur. plutôt une tonalité, un climat, une résonance spéciale de l’air. Un empilement de clarté, une teinte qui naît du vide ajouté au vide, aussi changeante et transparente dans la tête de l’homme que dans les cieux.

« L’air que nous respirons, l’apparence de vide sur laquelle remuent nos figures, l’espace que nous traversons n’est rien d’autre que ce bleu terrestre, invisible tant il est proche et fait corps avec nous, habillant nos gestes et nos voix. Présent jusque dans la chambre, tous volets tirés et toutes lampes éteintes, insensible vêtement de notre vie. » (Jean-Michel Maulpoix, "Une histoire de bleu", 1993)

4 Le bleu et la ressemblance
« Certains produits sont connus pour favoriser la propagation de la peste et, par précaution, les ventes sont suspendues, notamment, celle des prunes, particulièrement visées pour leur ressemblance frappante avec les bubons de la peste. » [2]

« Il avait soudain déclaré qu’il voulait savoir si la bouteille d’encre posée sur la table était de couleur bleue. Rong avait dit que précisément c’était un bleu encre. Mais, lui avait répondu que tout le monde s’accordait à dire en voyant cette encre qu’elle était bleue, ou bleu encre, c’était devenu une sorte d’usage, une appellation commune, mais en fait ce que chacun voyait n’était pas forcément identique. Rong avait dit que, quelque soit la personne qui la regarde, la couleur ne changeait jamais. Lui avait rétorqué qu’effectivement la couleur ne changeait pas, mais que personne n’avait le moyen de savoir si la couleur que chacun percevait par ses yeux était la même. Rong avait avancé qu’il y avait sûrement un moyen. Lui avait dit que la seule chose qui était commune, c’étaient les mots «  bleu  » ou «  bleu encre  », mais qu’en réalité, la perception qui se cachait derrière les mots n’était pas du tout la même. Rong avait alors demandé de quelle couleur était l’encre de cette bouteille. Qui le sait  ? avait-il répondu. Rong était resté silencieux un instant, puis, il avait dit que tout cela l’effrayait un peu. » [3]

5 L’aveuglement au bleu
Pour reprendre les termes de Jean-Michel Maulpoix, cette couleur ne fait tellement peu de bruit, est tellement propice à la disparition qu’elle s’évade du vocabulaire de certaines cultures comme nous le montre le mythe de l’aveuglement au bleu de la Grèce Antique. Ce mythe né au XIXe et propagé par Nietzsche cache un “règlement de compte” des romantiques allemands face à la prééminence gréco-romaine dans la culture européenne (voir plus bas). Cependant, cet “ aveuglement ” transcende les cultures à tel point que l’on peut parler d’un secret de polichinelle. En effet, on retrouve l’absence de ce mot dans le vocabulaire chinois et dans celui du Mexique pour ne nommer que les plus grandes cultures “victimes” de ce syndrome.

Dans des langues américaines : guarani, nivaclé, ayoreo, maka, le bleu et le vert sont désignés par le même vocable. Ce phénomène de confusion du bleu et du vert se retrouve en Chine.

En Chine, bleu, vert ou noir ?
« Qing 青, 81 occurrences, est ici le plus fréquent des termes de couleur dans les Trois cents poèmes Tang (qui sont en réalité 320), anthologie établie au 18è siècle. Le Dictionnaire chinois-français propose : 1, bleu ou vert ; 2, noir ; 3, herbe verte, céréales en herbe ; puis 45 entrées pour les mots ou expressions commençant par qing, tendant vers l’une ou l’autre de ces couleurs. Il fait partie du système traditionnel des 5 couleurs.

Parmi les pigments anciennement employés, les bleus purs sont d’azurite « qing minéral », plutôt clairs, ce qui explique que le cyan ait aussi été nommé qing. C’est la seule couleur à avoir été à certaines périodes employée de manière conséquente dans la peinture à l’encre, rehaussée d’or.

Une fois sorti du vocabulaire pictural professionnel, qing qualifie aujourd’hui encore aussi bien la céramique bleu et blanc qui a inspiré celle de Delft et les azulejos, les bleus sur la peau (variables par nature), les cheveux noirs, le goudron, la brique de Pékin et de la Grande Muraille (d’un gris moyen), le bronze, que les végétaux verdoyants du printemps et la jeunesse. Hormis le fait que qing peut tendre vers le vert plutôt que le violet, cette couleur variable est donc à la fois comparable au kyaneos et au glaukos grecs.

 “ Plus vert ” : Bi 碧, 17 occurrences ; émeraude, bleu, suivi de 4 entrées ; en poésie, il peut désigner l’herbe, les arbres aussi bien que le ciel ou la mer, ce dernier cas n’apparaissant qu’une fois dans le recueil. La partie inférieure de l’idéogramme est la pierre, c’est le seul de cette catégorie parmi les idéogramme de couleur. La partie supérieure désigne l’ambre. On pourrait s’attendre à une connotation précieuse, mais il peut aussi évoquer une atmosphère lugubre ou la pourriture. Il est rare dans la langue courante actuelle, sinon pour l’associer à la mer, qu’elle paraisse verte ou bleue, mais plutôt foncée.

 “ Un peu plus vert ” : Cui 翠, 19 occurrences ; « vert, vert émeraude », suivi de trois entrées seulement, dont « oiseau cui », le martin-pêcheur (qui est le même que celui d’Europe), éponyme de l’idéogramme.

 “ Vert, blanc, brun..? ” : Yu 玉, 52 occurrences ; le jade, suivi de 18 entrées ; la simplicité de l’idéogramme atteste de son ancienneté, c’est wang 王, « roi »

 “ Bleus ” ;Cang 沧, « bleu foncé » puis 3 entrées, 6 occurrences.
Lan 蓝, « bleu » de la langue courante suivi de 8 entrées, une seule occurrence, pour un toponyme célèbre pour ses gisements de jade vert foncé tirant sur le jaune... C’est un patronyme rare. Un ciel d’azur se dit aujourd’hui communément lan, mais qing, bi, et cang (voir ci-dessous) conviennent également. » [4]

Bleu à tous les étages

6 De la couleur
On sait que les couleurs sont définis par deux champs principaux :
 le perceptuel,
 le sémantique
(Ces champs regroupent la sensation et la symbolisation en s’appuyant sur la comparaison au tournant de laquelle on retrouve la question de la ressemblance.) On sait déjà que l’on peut évacuer le perceptuel pour au moins deux des civilisations citées. En effet, on a retrouvé du bleu dans des tombes grecques et les grecques connaissaient bien l’Égypte antique, culture où le bleu est extrêmement présent.

Quant aux grandes civilisation du Mexique, le bleu maya —première utilisation référencée : 800 av. J-C— un pigment dont la teinte va du bleu clair au bleu-vert fabriqué les civilisations précolombiennes de la Mésoamérique, comme les Mayas et Aztèques est là pour nous rappeler qu’il est hors de question de parler d’aveuglement à cette couleur même si le mot est absent du vocabulaire de ces civilisations.

Le coupable de cette absence du bleu ne peut donc être la perception, c’est donc sa soeur —pour reprendre les mots de La Fontaine, en les féminisants— la sémantique. Cette hypothèse se trouve renforcée par les études de Berlin et Kay (1969) (voir aussi notre essai Regard sur l’image pour un développement autour de ces auteurs) qui nous indiquent que cette couleur est l’une des dernières couleurs à apparaître dans le vocabulaire des cultures [5].

© Guy Bourdin

On en perd notre latin
En écossais, langue de la famille de l’anglais, on trouve le phénomène inverse, le mot bleu désigne d’autres couleurs du spectre. Ainsi, ce mot recouvre, non seulement, la couleur bleue et, simultanément, une part du spectre du vert et du gris malgré le fait que dans l’écossais contemporain cette différence ait tendance à s’estomper.

 Terme écossais........... Concept équivalent
gwyrdd.............................. vert non bleuté
glas..................................... bleu, bleu-vert et gris bleu
llwyd................................... gris sauf le gris bleuté.

Le bleu n’est pas la seule couleur absente du vocabulaire de nombreuses cultures. Les marrons et les gris sont eux aussi très souvent manquants. Pourtant, le bleu est la seule couleur pour laquelle, au XIXe siècle, la culture européenne a affirmé l’aveuglement d’autres cultures. Me vient une réponse que je n’ose formuler. Pour l’empire gréco-romain le bleu est la couleur des barbares, cette histoire serait-elle une revanche des “germains” du XIXe qui affirmeraient : « Les Grecs voyaient la nature d’une autre façon que nous, car il faut admettre que leur œil était aveugle pour le bleu et le vert et qu’ils voyaient, au lieu du bleu, un brun plus profond, au lieu du vert un jaune (ils désignent donc par le même mot la couleur d’une chevelure sombre, celle du bluet et celle des mers méridionales, et encore, par le même mot ; la couleur des plantes vertes et de la peau humaine, du miel et des résines jaunes : en sorte que leurs plus grands peintres, ainsi qu’il a été démontré, n’ont pas pu reproduire le monde qui les entourait que par le noir et le blanc, le rouge et le jaune). Comme la nature a dû leur paraître différente et plus près de l’homme, puisqu’à leurs yeux les couleurs de l’homme prédominaient dans la nature et que celle-ci nageait en quelque sorte dans l’éther coloré de l’humanité. [...] C’est par ce défaut que c’est développé la faculté enfantine particulière aux Grecs, de considérer les phénomènes de la nature comme des dieux et des demi-dieux, c’est-à-dire de la voir sous forme humaine. Mais que ceci serve de symbole à une autre supposition. Tout penseur peint son mode à lui et les choses qui l’entourent avec moins de couleurs qu’il n’en existe, et il est aveugle à l’égard de certaines couleurs [6]. Ce n’est pas là uniquement un défaut. Grâce à ce rapprochement et à cette simplification, il introduit, dans les choses, des harmonies de couleurs qui ont un grand charme et qui peuvent produire un enrichissement de la nature. Peut-être est-ce par cette voie que l’humanité a appris la jouissance en regard de la vie, par ce fait que l’existence, lui fut d’abord présentée avec un ou deux tons simples, avant de passer à des nuances plus variées. Et maintenant encore, certains individus s’efforcent de sortir d’un daltonisme partiel pour parvenir à une vue plus riche et une plus grande différenciation : à quoi non seulement ils trouvent des jouissances nouvelles, mais ils sont forces d’en abandonner et d’en perdre quelques anciennes. ». Nietzsche [7], associé ou non à d’autre(s) fantasme(s) culturel(s) européen(s), en serait-il la cause ?

Cependant, l’étymologie pourrait détenir une partie de l’explication. En effet, l’histoire des langues européenne montre que le mot bleu, issu du germain, est d’une signification imprécise. En effet, les sens les plus anciens sont : pâle, blanchâtre, livide et bleuâtre. En cela, il rejoint ses ancêtres grecques et romains eux aussi ambigus et variant entre des pôles opposés. En effet, le grec kuaneos, peut-être traduit par bleu sombre (noir bleuâtre, selon certains traducteurs) mais, peut aussi avoir le sens de brillant, luisant, éclatant, épais, profond, effrayant [8] [...] Kuaneos est tour à tour éclatant et sombre, séduisant ou sinistre et effrayant, domaine de l’ombre, de la mort... Quant à glaukos, il exprimait le “bleu-vert-gris” (couleur du cuivre oxydé et poison violant) et qualifiait notamment Athena, la déesse aux yeux pers, sens que reprendra le latin sous la forme glaucus appliquée à Minerve.

De ces quelques lignes, on peut donc conclure que cette imprécision est beaucoup plus commune, certes l’Europe occidentale a précisé cette couleur au cours des siècles cependant, il ne faut pas oublier que l’imprécision sémantique est commune à toutes les couleurs. Alors, pourquoi le XIXe siècle s’est-il focalisé sur cette couleur ?

Le cyanomètre de Horace-Bénédict de Saussure
Conçu pour mesurer les différentes nuances de bleu du ciel, le “cyanomètre” a été inventé en 1789 par le physicien suisse Horace-Bénédict de Saussure et le naturaliste allemand Alexander von Humboldt. Il se compose de 53 sections.

Avant que la Vierge ne s’en empare, le bleu a été longtemps une couleur néfaste. Cependant, cette connotation s’est prolongée bien au-delà de cette période avec le bleu de cobalt fabriqué, pour la première fois, en 1802 par le chimiste français Louis-Jacques Thénard. [9] En effet, le mot cobalt est originaire de l’allemand Kobald qui désigne, dans les légendes minières allemandes, un esprit malfaisant. Ce mot aurait été donné comme nom à un minerai présent dans les mines de cuivre du Harz et longtemps jugé inutile. D’autres sources [10], affirment qu’il serait originaire de Kobold, nom d’un lutin malicieux hantant les anciennes mines [11] qui aurait subrepticement dérobé le minerai d’argent pour le remplacer par ce minerai jugé alors inutilisable. Néfaste ou mauvais plaisantin, de toute manière la balance penche du mauvais côté.

La balance penche tellement du mauvais côté que le Moyen-âge considère que le bleu est la couleur de la trahison et du mensonge comme le montre le diable bleu à tête de rapace présent dans le Jardin des Délices de Jérôme Bosch [12]. Comment se fait le passage de la couleur de la trahison à la couleur de la Vierge. Certes le bleu du Moyen-âge manquait de persistance, on peut donc admettre que ce manque de persistance soit le symbole du mensonge et de la trahison tandis que la durabilité du bleu cobalt puisse être assimilée au soutien indéfectible de la Vierge à son fils. Mais, comment s’est opérée cette bascule et qui ou quoi en a été le facteur déclencheur ?

7 Point de mot et point d’aveuglement, en fait un autre point de vue
En matière de sémantique, un adage proclame l’impossibilité de penser quelque chose sans le mot pour le désigner. L’exemple du bleu montre que cet adage est faux ou pour le moins erroné si cette absence dissimule, à contrairo, une profusion. Faux car l’usage de la couleur est une manière de penser cette couleur, surtout quand cet usage est abondant comme au Mexique. Ces différentes absences du mot bleu ne montrent pas, d’un point de vue perceptif, l’absence de cette couleur, son inexistence puisque dans le cas des Aztèques, c’est même une couleur essentielle à leur culture.

« [...] je mets au défi quiconque de me traduire en grec ou en latin le mot homosexuel, et même le mot hétérosexuel, et même le mot sexuel tout court. S’il n’y a pas ces mots, c’est qu’il n y a pas de pratiques sexuelles équivalentes. » [13]

Ces évolutions traduisent l’aspect essentiellement culturel des couleurs. Dans certaines langues, les couleurs sont appréhendées en même temps que les autres sensations : il y a des couleurs rugueuses, sonores, gaies, tristes. Les Dani (Nouvelle-Guinée, Indonésie) ont deux noms de couleur : mili (sombre, froid) et mola (lumière, chaud) ; les Hanunoo (Philippines) ont quatre termes de couleur, liés à l’apparence des plantes jeunes et correspondant au clair, au foncé, à l’humide, et au sec. Chaque culture voit les couleurs à travers le filtre de ses mots.

Barbelé Zébulon
© Hervé Bernard

8 Ébauche d’un épilogue
La langue anglaise dispose de 11 termes de base pour désigner les couleurs et un seul mot pour désigner la couleur bleue. Quant au russe, il dispose de douze termes de base et deux termes : siniy (bleu foncé) et goluboy (bleu clair) dédiés au champ de la couleur bleue tandis que le grec moderne a deux mots pour le bleu alors que le coréen possède quinze termes. Cette disparité du champ sémantique engendre et/ou le résultat d’une perception différente de la couleur.

Cependant, des chercheurs se sont interrogés sur l’influence de la latéralisation de la perception visuelle. En effet, ce que voit l’œil gauche est traité par le cerveau droit tandis que ce que voit l’œil droit est traité par l’hémisphère gauche. Est-ce que les couleurs perçues par l’œil droit seraient plus influencées par le langage ?

Plusieurs études ont, semble-t-il, confirmés cette étude. Cependant, cette interaction n’est pas encore bien comprise. [14]

9 Le bleu du ciel et le vert, à jamais unis
physiquement comme dans leur symbolique religieuse

Le bleu du ciel est produit par l’atmosphère et les microparticules qu’elle contient. Celles-ci diffractent la lumière du soleil. C’est ainsi que le bleu du ciel fait obstacle au noir de l’espace. Ce bleu nait par la couleur de l’air produit par la photosynthèse. D’une certaine manière, ce bleu est donc inséparable du vert des plantes.

Dans le monde chrétien le bleu est dédié au royaume des cieux tandis que le vert et la couleur de la "nouvelle" communauté des croyants alors que dans le monde musulman, le vert et la couleur de la religion et du prophète et le bleu ou le turqoise est dédié à la "nouvelle" communauté des croyants. [15]. Par contre, dans les deux cas, le noir est la couleur du respect.

« La couleur de Huitzilopochtlu, le plus ancien dieu des Mexicas [16] étant le bleu, toute la parure d’Ahuizotl était de cette couleur. Les traits de son masque étaient dessinés par une mosaïque de morceaux de turquoise sertis d’or, avec de l’obsidienne et de la nacre pour les yeux et des jaspes rouges pour la bouche. Son manteau était brodé de jades qui tendaient vers le bleu. » [17]

La dénomination varie mais, la couleur est bien là.

10 Foin de l’absence du bleu
« Dans l’éblouissement criard du feuillage d’Automne privé du bleu, de ce bleu apaisant que l’on ne trouve que dans le ciel, il ne reste qu’un déchainement forcené de couleurs sans profondeur. Cette profondeur, c’est dans le bleu qu’on la trouve et déjà d’une manière théorique dans son mouvement. La tendance du bleu à l’approfondissement le rend précisément plus intense dans les tons plus profonds et accentue son action intérieure. Le bleu profond attire l’homme vers l’infini, il éveille en lui le désir de pureté et une soif de surnaturel. C’est la couleur du ciel qui nous apparaît dès que nous entendons le mot ciel. » [18]

Selon le film indo-malésien Vaashi (2022), le bleu serait une couleur menaçante en Inde.

En guise d’exergue
« Ta guitare est bleue.
Tu ne joues pas les choses telles qu’elles sont. »
L’homme répliqua : « Les choses telles qu’elles sont
Changent, sur la guitare bleue.
 » [19]

Quiproquo : Le bleu en japonais

- Aux origines de la couleur : l’opacité

- Échelle de la température de couleur et symbolique des couleurs

Et si le problème du bleu existait pour d’autres couleurs où comment l’on découvre aux détours d’une émission d’Arte sur la typographie que le jaune allemand est un doré-orangé pour les français. Mais, malheureusement, cette série n’est plus disponible sur le net.

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Regard sur l’image,
un ouvrage sur les liens entre l’image et le réel.
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