Aujourd’hui, Cosmicomics peut-être regardé comme le prototype d’un projet art science. À travers Cosmicomics , Italo Calvino construit une cosmogonie fondée sur les connaissances scientifiques.
En arrière plan, les personnages principaux révèlent, non sans humour, notre prométhéenne pensée non dénuée, pour La Spirale, d’un certain hubris inventant l’envie, la jalousie, la mesquinerie...
Ce recueil imagine une ressemblance entre les cosmogonies de l’histoire de l’humanité et la culture scientifique et technologique du XXe siècle.
La Spirale
Le titre de cette nouvelle met l’accent sur le processus d’invention-fabrication de la forme par le coquillage, héros et narrateur de cette épopée qui nous raconte l’invention de la vision. Car même dans le monde de Cosmicomics, une invention doit prendre forme pour exister. Tout au long du récit, ce coquillage est parfois difficile à distinguer des autres personnages à nom d’onomatopée tel Qfwfq. Invétéré bavard, il ne parle cependant pas pour rien dire. Dans cette errance brouillonne, il est parfois accompagné d’autres personnages tel Cléopâtre ou un banquier prenant le train.
Tout au long de son évolution, ce mollusque découvre la lumière, les formes, la position stagnante et par conséquent le mouvement et bien entendu la couleur et toutes les inventions afférentes à cette dernière comme la sexualité et donc la rivalité...
Sans couleurs
Cette nouvelle est précédée de Sans couleurs, un texte qui décrit une terre lunaire, celle d’avant la création de l’atmosphère. La terre d’avant l’arrivée de la couleur, cette terre ‘’habitée’’ par Qfwfq cet être encore plus inconsistant que dans La Spirale parce que sans forme et sans couleur. Pourtant, il découvre l’amour, une histoire qui finit mal en général. Sa compagne, Ayl, ne résiste pas à l’invention des formes et de la couleur et reste derrière cette froide muraille de pierre grise issue d’un des tremblements de terre qui donna naissance à l’atmosphère, mère des couleurs.
© Gallimard, 2013 Pour la traduction et la révision