Images et mise en page Hervé Bernard, La Spirale de Italo Calvino est extraite de « Cosmicomics récits anciens et nouveaux », traduction de Jean Thibaudeau.
Extraits d’une mise en image et en page parue aux éditions regards & impressions, février 2024
© Gallimard, 2013 Pour la traduction et la révision
Analyse de La Spirale de Calvino
Habiter. Quelques notes / Josep Rafanell y Orra / Chimères n°78 / Soigne qui peut (la vie)
Sentir
Dans la Spirale, le récit qui clôt la singulière suite d’histoires de Cosmicomics (1), Italo Calvino nous fait participer au voyage statique d’un mollusque à travers 700 millions d’années. Être informe accroché à son rocher, encore sans coquille, on assiste à la transformation du futur gastéropode faisant advenir la merveilleuse spirale de son enveloppe calcaire colorée. Son point de vue de mollusque se construit à partir du magma de sensations produit par le milieu marin, le va-et-vient des vagues sur cet organisme encore si peu organisé (se limitant à un anus et une bouche, absorbant et expulsant dans un rythme nonchalant le liquide qui transporte des micro- organismes) : « Je n’avais pas de forme, c’est-à-dire que je ne savais pas que j’en avais, ou, si vous voulez, je ne savais pas qu’on pût en avoir une. Je grandissais en somme par tous les côtés, au hasard ».
- Notes sur La Spirale, Une conscience transhistorique, Jean-Louis Poitevin