Ce recueil de nouvelles est construit autour de notre relations aux images, de la puissance de l’image mentale et de leur capacité à construire le réel. Dans ce livre avec L’homme illustré, l’homme tatoué porte l’image jusqu’à en provoquer la réalisation tel un porteur de projet. Les personnages sont les spectateurs de leur vie (La Brousse) où le fantasme des enfants ou des parents se réalise au moins partiellement (au mieux ou au pire), même si l’on ne saura jamais si ces parents sont simplement enfermés ou enfermés avec et dévorées par les lions. À moins que cette nouvelle décrive le fantasme des enfants ou encore la peur des enfants. Ses interprétations sont donc multiples.
On y découvre aussi que notre mort est à à l’image de notre vie (Kaléidoscope). Ou encore que l’existence de l’autre tout comme son amour restera à jamais impossible à prouver. Impossibilité d’une telle puissance qu’elle nous interdit à jamais de savoir si c’est l’image de l’absent, du mort qui devient tellement envahissante qu’elle recouvre la vie (L’homme de l’espace)ou si c’est cet amour impossible à prouver qui finit par interdire de vivre autrement qu’en lien permanent avec cette mort ou ce mort.
Autre hypothèse, nous ne vivons qu’avec la puissance du souvenir, une image accompagnée du verbe (Comme on se retrouve) capable de transformer la vie en un éternel et continuel fantasme qui transforme le « ici et maintenant » en l’unique chose existante puisque ce que je ne vois pas n’existe pas (Ni un soir ni un matin).
© Hervé Bernard 2009