A chaque fois que je déclenche ou que je peins une scène, devant les infinis possibilité du point de vue, je choisis un point de vue, c’est pourquoi l’image n’est pas le réel.
Dans le réel, sans même m’en rendre compte, je passe mon temps à changer de point de vue en bougeant mes yeux et/ou ma tête même si je l’oublie car mon cerveau somme les images que mes yeux lui envoient pour en faire une image que je crois unique. C’est pourquoi l’image ne peut-être le réel ou son empreinte. L’image photographique ou non n’est seulement qu’un échantillon de ces possibles. Et au-delà ou en deçà de la question de l’image, cette addition de nos visions construit notre regard, nous révèle l’un des aspects du réel ; réel également composé par cette vision, par nos autres sensations et par notre culture.
C’est parce que l’image est subjective qu’elle est un art. Et c’est parce qu’elle est un art qu’elle n’est pas le réel mais une vision du réel. Certes, parfois, le réel lui ressemble beaucoup. L’image nous oblige, pour la fabriquer, à choisir notre point de vue et donc à faire sens.