Regard sur l’image

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- Le portrait, l’être là et l’être absent V2Le portrait, cinquième episode

,  par Hervé BERNARD dit RVB

Vermeer où le temps arrêté, ses peintures sont un instantané encore plus figé, immobilisé qu’une photo au 2000e de seconde. Cette présence/absence produite par l’image et plus particulièrement la photographie est-elle dissociable de notre pensée duale et de sa mise en opposition des idées et des sensations ?

Maude I

Les tableaux de ce peintre nous amène à constater l’une des particularités de la figuration occidentale : elle est construite autour de l’être et de sa présence. Et de cette présence naît l’absence et le désir. La figuration occidentale en recréant la présence permet la confrontation, l’affrontement. Simultanément, elle rend encore plus présente cette absence. En effet, être présent signifie être près, être là et ces images si elles nous rendent présents leurs sujets, nous rendent simultanément conscient de sa qualité d’être absenr L’Être absent est l’une des choses les plus étranges que l’homme puisse inventer. De fait, l’absence est antinomique de l’être. En effet, l’être est un être là. Comment être là et être absent ? Cette question est LA question posée par toutes les représentations des Pèlerins d’Emmaus et plus largement par toute la peinture et la photographie occidentale quelque soit son sujet : portrait, paysage ou nature-morte...

Cette question, elle nous la pose à deux reprises en mettant en scène, en face de nous, un être ou une scène qui n’est plus là ou n’a jamais été là. Cette question de l’être absent, elle nous la pose aussi en nous plaçant en un point d’observation de cette Cène ou ne sommes plus, si nous connaissons le ou les personnes ou encore le paysage représenté. Dans le cas contraire, si le contenu de ce tableau nous est inconnu, elle nous place alors dans un être là qui nous est inconnu.

Maude II

C’est l’une des questions posée par l’image occidentale car celle-ci rend palpable l’absence, elle fait exister cette chose étrange : l’Être absent. C’est toute l’ambiguïté de la position de Roland Barthes, il ne parle que de l’être absent. C’est-à-dire dans son cas, de sa mère qui est décédée quand il découvre la photo de cette femme, sa mère âgée de cinq ans, dans laquelle il tente de retrouver l’enfant qu’il n’est plus. Donc, non seulement l’image renvoie au passé mais à un passé révolu et sans aucun lien avec le présent. L’image "ce qui arrache à la vie en vous représentant la vie comme passé, et en quelque sorte impossible." [1]

Dans l’histoire de la pensée occidentale chrétienne, l’Être suprêmement absent, c’est Yahvé, ce Dieu qui a abandonné son peuple mais aussi Job et qui plus tard, dans le Nouveau Testament abandonnera le Christ. Le Christ, ce Fils qui, sur la Croix, sera capable de dire « Père, pourquoi m’as-Tu abandonné ? ». J’utilise le mot capable à dessein, car il ose demander des comptes à son Père, c’est-à-dire à son Dieu. Ce qui le rend redevable envers l’être humain.

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Regard sur l’image,
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350 pages, 150 illustrations, impression couleur, format : 21 x 28 cm,
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Tarif pour la CEE et la Suisse 52,00 € , dont frais d’expédition 6,98 €,
EAN 13 ou ISBN 9 78953 66590 12,
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Voir aussi :
Le portrait (1)

Le portrait (2)

Le portrait (3)

Le portrait (4)