L’archétype est un modèle et même un modèle primitif, voir idéal certes, mais en quoi est-ce une image ? Un modèle est un exemple et dans le cas de l’archétype, c’est même un modèle original qui sert de référence universel à l’intérieur d’un groupe.
Autrefois, l’archétype était aussi un étalon général des poids et mesure conservé pour servir de modèle aux autres instruments de mesure (1690). Cette définition en adéquation avec la précédente confirme donc le rôle de modèle et de matrice originel contrairement, à celle de l’archétype en sculpture : plâtre moulé sur des bas-reliefs de pierre ou de bronze. Ce qui en fait d’abord une empreinte en creux, empreinte en creux qui servira de moule pour recréer le motif.
Dans son utilisation comme adjectif, dès le début de la seconde moitié du XIIIe siècle on notera que le monde archétype est un « cosmos idéal, constituant l’original et le modèle du monde réel. » Quant au Littré, il définit les idées archétypes comme des « modèles idéals des choses selon la doctrine platonicienne. ». Beaumarchais, dans Le Mariage de Figaro en fait un « personnage réel dont s’est inspiré un écrivain »
Toutes ces définitions le confirme, l’archétype est bien une image mais de quelle sorte d’image s’agit-il ? D’une image photographique ? D’une image originale ? D’une image symbolique ? Si l’archétype est une « personne ou chose qui possède au plus haut degré les caractéristiques d’une espèce, d’une catégorie, d’une qualité ou d’un défaut », il s’agit bien alors d’une image symbolique. Deux autres définitions, datant de la seconde moitié du XXè siècle renforcent ce sens d’image symbolique :
- « représentation en petit d’une construction, d’un objet destinés à être reproduits en plus grand »
- « système représentant les structures essentielles d’une réalité ». Un plan, une maquette serait-il des archétypes ?
© Hervé Bernard 2009