« Regarde le ciel »
Le XIXe siècle et l’arrivée de l’automobile nous ont fait oublier que les villes n’étaient pas seulement peuplées d’humains accompagnés de quelques chats et chiens de compagnie.
Le réchauffement climatique et l’écologie nous font redécouvrir un fait : les villes, pas plus que les campagnes, ne nous appartiennent. Parmi les animaux urbains, les oiseaux constituent le groupe le plus visible. Pour cause, il suffit de suivre l’injonction d’un graffiti parisien : « regarde le ciel » pour les découvrir à moins d’ouvrir nos oreilles. C’est là l’autre particularité des oiseaux, ils sont les seuls animaux dont on entend les cris dans la cacophonie urbaine.
Non seulement ces animaux sont audibles et visibles mais en trente ans leur population s’est redistribuée pour voir, Paris, la ville des pigeons devenir progressivement la ville des mouettes. Transformation qui lui donne parfois un air de port bretons tandis que les corneilles, de plus en plus présentes chassent les pigeons et, aux alentours des Tuileries, nous ramènent à l’époque des duels et à celle des détrousseurs de tout poils, charognards d’un autre type qui entouraient le palais royal. Les oiseaux parisiens emportent notre imagination à travers l’histoire de la ville. Quant aux moineaux, ils nous ont depuis longtemps apprivoisé et depuis bien longremps ne se gênent plus pour venir manger dans nos assiettes sur les terrasses de restaurant ou dans les gares...
Hervé Bernard