Regard sur l’image

Accueil > Français > Autour de l’image et du son > Lumière et couleur > Le vert : les langages d’une couleur

- Le vert : les langages d’une couleurConcordance des temps par Jean-Noël Jeanneney

,  par Hervé BERNARD dit RVB

Je me suis un peu étonné ces jours derniers en considérant l’émotion créée par la décision des écologistes de ne pas soutenir le traité européen, et l’embarras provoqué de ce fait chez les socialistes, que nul, à ma connaissance au moins, n’ait évoqué le titre d’un ouvrage de Stendhal datant de 1837 et intitulé Le rose et le vert. Il faut dire que ce roman est bien moins connu que Le rouge et le noir notamment parce qu’il est demeuré inachevé. Mais, tout de même, Le rose et le vert, même si on n’en connaît pas la fin, voilà une belle actualité !

Vous aurez vite compris j’imagine que c’est là pour moi une manière littéraire de vous conduire vers notre sujet d’aujourd’hui qui sera le vert, je veux dire la couleur verte, dont l’histoire, bien loin de sa portée politique contemporaine, mérite d’être contée dans la durée des siècles. Michel Pastoureau, mon invité ce matin, publiera prochainement un livre sur ce sujet, après tant d’autres écrits admirables consacrés à la symbolique des couleurs. Et je me réjouis qu’il ait accepté de nous proposer ce matin une sorte de « bande annonce », je ne dirai pas teesing, rassurez-vous, mais bande annonce de son prochain ouvrage qui paraîtra bientôt aux éditions du Seuil. Il y écrira, je le sais déjà : « Le lien entre le mot « vert » et l’écologie politique est devenu tellement fort qu’il est aujourd’hui impossible de le prononcer sans qu’il prenne aussitôt une connotation liée à cette dernière. Le vert n’est plus tant une couleur qu’une idéologie. Faut-il s’en réjouir ou s’en inquiéter ? ». S’en réjouir ou s’en inquiéter ? Je soupçonne qu’à cette question que Michel Pastoureau laisse ici en suspens, il a sa réponse personnelle, une réponse qui échappe à un dilemme trop simple. Nous allons bien voir... Jean-Noël Jeanneney

[L’émission-https://www.radiofrance.fr/emissions/concordance-des-temps/le-vert-les-langages-dune-couleur]

Programmation sonore :

 Chanson « Tantôt rouge, tantôt bleu », interprétée par Jeanne MOREAU, une chanson de Cyrus BASSIAK, 1966.

 Lecture du poème « Moesta et errabunda » de Charles BAUDELAIRE, Les fleurs du mal (1857), par Catherine FERRAN en 2002.

 Extrait du film Le rayon vert d’Éric ROHMER, 1986.

 Extrait d’une interview de Jacques LASSALLE, administrateur de la Comédie française, par Jean DAIVE, dans le cadre de l’émission Le bon plaisir, le 23 janvier 1993.

 Chanson « La femme aux yeux verts » de LEBAIL (1913), interprétée par Adolphe BÉRARD.

 Extrait du discours de réception de Georges MATHIEU à l’Académie des Beaux-Arts, le 26 janvier 1971.

Bibliographie :

 Michel PASTOUREAU, Vert : histoire d’une couleur, Seuil, à paraître en mars 2013.

 Michel PASTOUREAU, Noir : histoire d’une couleur, Seuil, 2008.

 Michel PASTOUREAU, Bleu : histoire d’une couleur, Seuil, 2002.

 Michel PASTOUREAU, Les couleurs de nos souvenirs, Seuil, 2010 (Prix Médicis de l’Éssai).

 Annie MOLLARD-DESFOUR, Le Vert, CNRS éditions, 2012.