« Il n’existe pas de conscience sans miroir. » Avec cette citation, le Pr Lionel Nacache rejoint-il Aristote qui affirme que la mimésis est une fonction naturelle de l’esprit humain et que « de tous les animaux, (l’homme) celui qui est le plus enclin à imiter » [1] ?
L’un comme l’autre affirment la prégnance de la ressemblance dans le comportement humain. Cependant, le Pr Nacache affirme l’importance du miroir et postule l’importance de l’Autre dans la constitution de la conscience humaine. Importance de l’Autre qui renvoie au sujet une image qui va lui permettre de se construire quitte à ce que cet autre soit un loup pour les enfants sauvages. En effet, cette construction du Moi ne peut se faire sans un Autre.
Aristote, quand à lui évoque la ressemblance en tant que choix de l’homme. On peut interpréter son propos comme l’expression du choix de ressembler à tel ou tel quel qu’il soit. Bien entendu, l’autre est présent en tant que nécessité. En effet, pour qu’il y ait imitation, il faut un autre.
Aristote pense cette tendance à ressembler comme naturelle alors que pour le Dr Nacache cette tendance renvoie à une nécessité. Nécessité fait loi. L’enfant élira comme Autre ce qui l’aidera à assouvir ses premiers besoins.
Pour Aristote, l’imitation est à la pierre angulaire de l’apprentissage. Chez le Dr Nacache, il s’agit du besoin primitif de se reconnaître dans l’autre. Besoin qui n’est pas nécessairement une mimésis même si une ressemblance se fabrique à travers ce processus.
La ressemblance n’existe que si elle est recherchée et elle ne peut apparaître que dans notre domaine de connaissance. Dans le cas, où celle-ci fait référence à quelque chose d’inconnu, cette ressemblance est imaginée ce qui est une forme de connaissance mais bien différente de celle envisagée par Aristote.