Regard sur l’image

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- Image et extractionDe la subjectivité

,  par Hervé BERNARD dit RVB

Une image est un échantillonnage, une extraction de la réalité. Ce processus de sélection est la plupart du temps inconscient. Cette extraction se fait par une sélection de zone moins en moins étendue :
 dimension du champ visuel, environ 180°
 zone de perception des couleurs
 zone de netteté, environ 10°.

Illustration extraite de Regard sur l’image

À ces extractions vient s’ajouter l’échantillonnage temporel qui se fait, selon les dernières recherches, à une cadence avoisinant les douze images à la seconde.

C’est à partir de ces multiples échantillonnages auxquels s’ajoutent des filtres perceptifs comme la myopie et le daltonisme pour ne citer qu’eux que se construit une réalité qui va nous permettre d’échanger avec nos congénères.

Cet accord sur le fait que nous sommes autour d’une table, assis sur des chaises, à l’intérieur d’un appartement constitue les fondations du dialogue. Cet accord sur la composition de notre environnement matériel puis, ultérieurement naturel, ensuite sociologique et économique va nous permettre d’échanger et ainsi construire une société, peu importe sa taille.

Le jardin des Tuileries depuis la rue de Rivoli, © Hervé Bernard 2009

Cependant, ces extractions ne se constituent pas seulement par la médiation de notre système perceptif. Elles se construisent aussi à travers la langue. Pour reprendre un exemple que j’affectionne, parler d’un feu rouge ou d’un traffic light (feu de circulation, traduit mot à mot) embarque un certain nombre d’échantillons sémantiques autour du respect de la loi pour les français et autour de la circulation pour les deux langues. Dans les deux cas, ces expressions isolées de tout contexte font surgir outre les notions précédentes, des termes comme : auto, train, camion, bateau, circulation, route...

En fait, cet échantillonnage est foisonnant si l’on associe nos perceptions évoquées précédemment à ce torrent sémantique dont, la plupart du temps, nous prenons pas conscience car le contexte nous aide à procéder à une sélection automatique.

C’est ce processus d’extraction qui, paradoxalement, montre parce qu’il dissimule. En effet, ne serait-ce que d’un point de vue perceptif, si l’on devait percevoir l’ensemble du spectre électromagnétique, entendre la totalité du spectre auditif, spectres auxquels il faudrait adjoindre le spectre tactile et celui de l’odorat, nous serions enfouis, submergés par un nombre d’informations incalculable. En cela, la théorie de l’information, énoncée notamment par Shannon et la nécessité de l’échantillonnage nous rappelle nos limites. Cette nécessité de l’échantillonnage devrait nous apprendre à regarder, au minimum par deux fois avant toutes prises de position.

C’est ce flot continu qui explique que certains aveugles ou certains sourds qui recouvrent la vue ou l’ouïe préfèrent retourner à la situation précédente. En effet, ils sont incapables de trier et hiérarchiser toutes ces informations. Cet échantillonnage inconscient et continu, leur est inaccessible dans le domaine du visuel ou de l’auditif.

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Regard sur l’image,
un ouvrage sur les liens entre l’image et le réel,
350 pages, 150 illustrations, impression couleur, format : 21 x 28 cm,
France Métropolitaine : prix net 47,50 € TTC frais d’expédition inclus,
Tarif pour la CEE et la Suisse 52,00 € , dont frais d’expédition 6,98 €,
EAN 13 ou ISBN 9 78953 66590 12,
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