Godelieve de Vlaminck :
– « Non, il ne travaillait pas toujours d’après photo. Mais le père Auloni a quand même beaucoup travaillé avec mon père. Il a aussi beaucoup photographié ma mère et nous deux quand on était petites. Il faisait donc des photos pour Vlaminck : un bâtiment sous un certain angle, une fermer d’une certaine manière, pour que mon père puisse avoir ça en atelier comme document en plus de son souvenir personnel puisqu’il connaissait très bien la campagne. Il était toujours parti en voiture. Mais, il ne travaillait plus sur le motif comme lorsqu’il était jeune. La peinture se faisait désormais dans l’atelier. »
Ktristelle Loquet :
– « Et alors il utilisait par exemple une photo qui était agrandie ? »
G. de V. :
– « Oh, non, pas forcément. Même si elle était peinte, ce n’était pas un problème. C’était pour voir la position des maisons les unes par rapport aux autres... par rapport aux arbres. »
K.L. :
– « Il ne travaillait donc pas avec une photo à la taille du tableau ? »
G. de V. :
– « Oh, pas du tout ! Et il ne peignait jamais exactement ce qu’il y avait sur la photo. Et encore, il faisait photographier quand il y avait des angles... un sujet u, peu spécial... Il avait parfois des trucs bizarres. C’est ça que mon père faisait photographier par le père Aulini ou par Edwige [de Vlaminck]. »
K.L. :
– « Il allait donc sur le lieu qu’il voulait peindre, il faisait prendre la photo par Monsieur Auloni et ensuite, il rentrait à l’atelier pour peindre ce qu’il avait fait photographier ? »
G. de V. :
– « Ce n’était pas exactement ça. Parce que le tableau n’était jamais exactement pareil. Il y a des détails qu’il ajoutait et il y en a d’autres qu’il retirait. Alors, j’ai bien beau connaître la région, et les styles de maison se ressemblent également. »
Vlaminck, la soif de liberté.
par Godelieve de Vlaminck
Éditions Marcel le Poney 2012