Trois facteurs sont en cause dans l’impression de netteté d’une image, ce qui montre au passage que dans un monde binaire, il est possible d’avoir des réponses ternaires. Ces trois facteurs sont : la définition, l’espace couleur et le couple échantillonnage-quantification colorimétrique. Seule la définition est un facteur purement objectif tandis que les deux autres facteurs sont amplement subjectifs.
– La définition indique le nombre de pixels contenu dans une image. Elle correspond à l’échantillonnage spatial. Trois notations sont utilisées pour l’indiquer :
- une valeur absolue en méga-octets, cette notation est d’un très faible intérêt. En effet, le poids d’une image est déterminé par plusieurs facteurs, le nombre de pixels, le nombre de bits ou échantillonnage colorimétrique et l’espace couleur. Ainsi, à poids égale en méga-octets et pour une valeur d’échantillonnage identique, une image en RVB aura une meilleure définition qu’une image en CMJN ;
- en million de pixels, son unique intérêt est de nous permettre de savoir si l’on a à faire à une grosse ou petite image. Cependant, même si elle est, quant à la définition d’une image, déjà un peu plus précise que la valeur précédente, cette notation reste insuffisante ,
- un rapport hauteur x largeur indiqué en pixels, à notre sens, cette méthode devrait être l’unique notation acceptée pour indiquer la définition d’une image bitmap car outre sa définition, elle nous indique son format : vertical ou horizontal et le rapport entre ces deux côtés. Cette notation fera donc gagner du temps à un directeur artistique, à un maquettiste en leur permettant de savoir immédiatement si une image, pour entrer dans un gabarit doit être recadrée ou non. De même, elle évitera à un projectionniste de nombreux tâtonnement lors de la préparation d’une projection.
Dans l’absolu, seule cette valeur indique la définition d’une image, cependant, la netteté d’une image est un phénomène perceptuel. Deux autres facteurs interviennent donc :
– L’espace colorimétrique utilisé, ainsi, en dehors de toutes considérations esthétiques, une image en noir et blanc à un espace colorimétrique moins étendu qu’une image en couleur. Sa définition subjective sera donc inférieure. De même, une image en CMJN, pour un poids en méga-octets équivalent, sera définie par un moins grand nombre de nuances de couleurs qu’une image crée dans l’espace sRGB et à fortiori qu’une image crée dans l’espace ProRGB.
De fait, l’espace ProRGB est plus étendu, c’est-à-dire couvre un spectre de couleur plus large que le l’espace sRGB ou CMJN. Hors, il se trouve que le modelé d’une image est le déterminant essentiel de la définition subjective de l’image au-delà d’une définition minima. Et celui-ci est déterminé par l’espace colorimétrique et par son échantillonnage. En fait, ces deux critères sont imbriqués l’un dans l’autre.
– L’échantillonnage, c’est-à-dire le nombre de bits utilisé pour échantillonner les trois ou quatre primaires d’une image en couleur. Ce nombre de bits détermine le nombre de nuances reproduit, c’est en cela qu’il va déterminer lui aussi, la définition subjective donnée par le modelé. Ainsi, en huit bits par canaux, il n’est possible d’enregistrer seulement que 256 valeurs par canaux, en 10 bits 1096, en 12 bits 4096 et en 14 bits 16 384 nuances. En fait, la netteté est régie par ces l’association de ces trois valeurs. Et que l’on soit en RVB ou en CMJN, ce nombre de couleurs numérisés par canaux est identique. Pour mémoire, une image CMJN a quatre canaux.
© Hervé Bernard 2009
Voir aussi
- Ne confondons pas échantillonnage et marchandage ! (1)