« Si les processus de symbolisation à l’œuvre à travers la photographie sont particuliers à chaque être humain, les formes d’imaginaires qui y sont engagées sont, quant à elles, étroitement tributaires de sa technologie. Ces imaginaires se déploient dans cinq directions complémentaires.
La première est l’écho dans l’image du rôle joué par les deux aspirations complémentaires de “ fixation ” et d’ “ assimilation ” du monde présentes dans toute entreprise photographique.
La deuxième concerne la mise en scène, au sein même de l’image du monde, de l’empreinte du photographe sur lui.
La troisième concerne le rapport de l’image à la durée, qui est bien plus de l’ordre d’une capture de la blessure du temps que d’un arrêt de celui-ci.
La quatrième concerne les associations mobilisées par les diverses opérations de coupure et de capture qui se succèdent dans la fabrication de l’image.
Et la cinquième concerne les associations mobilisées par les diverses ouvertures et connexions qui président à cette fabrication. »
Serge Tisseron, Le mystère de la chambre claire p 38 ed Champs arts