Regard sur l’image

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- Les effets spéciaux par Douglas TrumbullArt et savoir faire

,  par Hervé BERNARD dit RVB

« À titre personnel, je ne considère pas les effets spéciaux comme un objet à part, parce qu’en fait, un film tout entier est avant tout un effet visuel. Si vous envisagez les choses de cette manière, quand vous tournez dans un décor, c’est déjà un truquage, l’éclairage est un effet spécial, le maquillage, la coiffure sont aussi des effets spéciaux. Le film est une illusion, à commencer par la simple prise de vues. Et, je ne fais pas de différence entre les outils. Il faut avoir une vision d’ensemble. C’est pour cela que j’envisage les choses comme un réalisateur. Sur Rencontres du troisième type, avec Speilberg, le défi consistait à éclairer les plans à effets spéciaux en respectant le travail du chef opérateur, Vilmos Zsigmond. Comme on tournait avec des maquettes, dans des environnements où on contrôlait tout, on a demandé à Bilmos de nous aider à éclairer ces plans comme ceux tournés avec les acteurs. On travaillait comme des caméramans classiques, en se mettant au service de la lumière.
[...]
LEs effets spéciaux numériques on permis de créer une sorte d’oeil cérébral. Ça n’a aucun sens, vraiment, le point de vue est parfois totalement irréaliste : on peut faire des plans séquences interminables, en survolant les personnages, les décors, mais, même, si c’est à couper le souffle, je n’y crois pas. On peut en faire des tonnes avec ces nouveaux outils et je ne crois pas que cela soit pertinent.

C’est comme ce livre, The blink of an Eye qui m’a fait réaliser que dans la vraie vie, on passe notre temps à couper les séquences, on cligne des yeux, on tourne la tête : on fait du montage. La forme du montage nous est familière, depuis des millions d’années. Le cinéma a juste réinventé ce que nous faisons tous naturellement toute la journée. Notre conscience y est habituée. C’est pourquoi le montage est une chose absolument géniale. Dans Gravity, c’est extraordinaire, les plans sont pensés comme une chorégraphie, mais le réalisateur respecte les règles du découpage classique à l’intérieur de ces longs plans séquences. »

Douglas Trumbull

À propos de la perception “naturelle” du montage cinématographique, voir en Amazonie : la tribu Huni Kuin évoquée dans Regard sur l’image p 149

Article autour d’une éventuelle perception naturelle
- Le bleu et l’aveuglement au bleu des Grecs, des Mayas... V7

- Couleurs et langues V2

À propos des liens entre les outils et la création

Art et savoir faire 2