Le 20 décembre 1990, le tout premier site de l’histoire du web était mis en ligne par le physicien Tim Berners-Lee, depuis un ordinateur NeXT du Conseil européen pour la recherche nucléaire (CERN), à Meyrin, commune sur la frontière franco-suisse, à quelques kilomètres de Genève. Construit à partir des standards de HTML, le site était dédié au projet intitulé « WorldWideWeb (W3) ».
Véritable mode d’emploi du web, le site fournissait une liste détaillée des serveurs utilisés dans le monde et expliquait comment créer le sien, indiquait où et comment partager des informations avec d’autres personnes et proposait la première FAQ du web.
Ce site très sérieux qui s’adressait avant tout aux chercheurs était donc pensé comme un mode d’emploi grâce auquel le projet World Wide Web pourrait s’étendre. À cela s’ajoutait des informations quant aux avancées dudit projet et une mailing list à laquelle on pouvait s’inscrire dans le but de participer à ce que deviendrait le W3C, le World Wide Web Consortium.
Le site fournissait également plusieurs fichiers en pièces jointes avec lesquels les utilisateurs pouvaient créer du code HTML comme bon leur semblait. En août de l’année 1991, Tim Berners-Lee met le site en ligne sur alt.hypertext. Ce moment est considéré comme étant le véritable point de départ du développement perpétuel du web. Plus tard, le 30 avril 1993, le CERN publie le code source du site, tout en le maintenant dans le domaine public et accompagné du navigateur Mosaic. À la fin de l’année 1993, plus de 500 serveurs répartis à travers le monde composaient la structure en plein essor de la toile mondiale. La machine était lancée.
Vingt ans plus tard, le CERN a entrepris de le remettre en service avec son adresse d’origine, que vous pouvez découvrir ici.
Au moment d’écrire ces lignes, le nombre de sites web existants est d’un milliard soixante et un millions cinq cent trente-quatre mille et des poussières, recensés par la plateforme spécialisée Internet Live Stats. Le cap du milliard a été franchi il y a presque deux ans, en septembre 2014, comme le rapportait Le Monde à l’époque.